Souvent presque inconnu ou du moins sous-estimé par les touristes, qui préfèrent le charme des villes les plus célèbres de Belpaese ou les plus belles plages méditerranéennes, le Piémont est cependant l’une des régions italiennes les plus riches au niveau anthropologique, naturaliste et bien sûr culinaire.
Son nom (Piè Monte, « au pied de la montagne ») nous rappelle la conformation diverse du territoire, qui comprend des sommets alpins qui laissent place à des collines luxuriantes pour descendre dans la plaine où se trouve la charmante ville de Turin, avec ses couchers de soleil à couper le souffle. Pendant des siècles, cette richesse naturelle a créé un patrimoine culinaire parmi les plus riches d’Italie, allant du vin (le vin piémontais est parmi les meilleurs) jusqu’aux fromages, en particulier à pâte persillée. Ils occupent une place très spéciale sur la scène gastronomique régionale, en effet, la région compte cent types de produits laitiers qui, au fil du temps, sont devenus très populaires dans le monde et beaucoup d’entre eux ont acquis la désignation DOP et DOC.
Le Piémont a des origines très anciennes, en considérant que le traitement du lait pour la production du fromage remonte à 5000 avant JC; il était déjà établi à l’époque romaine, parce que nous savons que Hannibal, descendant des Alpes pour conquérir Rome, s’arrêta à Susa pour rafraîchir son armée fatiguée avec le Toma, un fromage à base de lait de vache pasteurisé. Les Romains ont introduit de nouvelles techniques laitières dans les territoires qui leur furent soumis dans le nord de l’Italie, puis ils ont été raffinés et développés au Moyen-Âge par la population elle-même, créant des spécialités qui résistent encore au passage des siècles, tels que les Stracchino, Gorgonzola, Parmesan et Toma. A la Renaissance, grâce à l’expansion progressive du commerce, ces excellents produits ont acquis une grande valeur, tant qu’ils furent introduits sur les tables de l’aristocratie.