
Symbole d’Ischia, le château aragonais se dresse sur un îlot de roche volcanique relié à l’île d’Ischia par un pont d’environ 220 mètres. C’est l’un des endroits les plus visités de l’île, car il accueille souvent des expositions et d’autres événements culturels très appréciés des habitants et des touristes.

Histoire du château aragonais d’Ischia
L’histoire du Castello Aragonese commence dans un temps très lointain : on raconte que Gérone I, tyran de Syracuse, après être intervenu dans la bataille entre Tirreni et Cumani, pour aider les seconds et les aider à gagner, Il reçut en cadeau toute l’île et établit la première colonie dans la zone où se trouve aujourd’hui le château.
En 315 av. J.-C., les Romains conquirent Ischia et fondèrent la colonie d’Aenaria : le Château aragonais devint un fort pour la défense de l’île, étant donné sa position stratégique pour le contrôle de l’arrivée des navires ennemis.
En 150 av J.-C., une importante éruption volcanique a rasé la ville d’Aenaria et provoqué une baisse du niveau du sol et la séparation entre l’îlot du château et le reste de l’île d’Ischia.
Après les invasions barbares, la domination normande et souabe, on arrive à la période des batailles entre Aragonais et Anjou jusqu’à ce qu’en 1423, Alphonse d’Aragon conquiert la zone. Dans les années de son règne, il a apporté plusieurs modifications au château qui l’ont rendu tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Pendant cette période, le Château aragonais n’avait plus de rôle défensif pour l’île mais était devenu une résidence royale.

Plus tard, pendant la domination espagnole et autrichienne, la zone du château a vu diminuer sa population qui a déménagé dans les autres zones de l’île d’Ischia : cet exode lent mais constant a été drastique au point que, Au 18ème siècle, le château fut utilisé comme prison politique. Puis, avec l’Unité d’Italie, la zone du château devint une zone du nouveau Royaume d’Italie.
Le Château Aragonais a eu beaucoup de « vies », pour ainsi dire, qui l’ont vu jouer des rôles différents selon l’époque. Mais c’est grâce à un avocat originaire d’Ischia, Nicola Ernesto Mattera, que le Château revint resplendir : en effet, l’avocat, en 1912, acheta le château aux enchères et le transforma en sa propre maison, en commençant une œuvre de restauration. Puis, en 1967, le château fut déclaré zone non constructible par l’État italien et défini monument national.
À ce jour, le Château Aragonais a toujours le statut de monument national et ne s’est jamais appuyé sur les fonds publics car il finance son entretien et d’éventuelles rénovations avec l’argent provenant de la vente de billets pour les visites à son intérieur.
Comment visiter le château aragonais?
Le Château Aragonais se trouve sur un îlot dans la région d’Ischia Ponte. Si, au départ, il n’était possible de l’atteindre que par la mer, il existe de nombreuses façons de le faire à ce jour. En effet, il est possible d’arriver au château depuis le port d’Ischia, en marchant pendant environ une demi-heure, par un bus de ligne en 15 minutes environ ou en taxi.
Le billet d’entrée coûte 10 euros pour les adultes et 6 euros pour les enfants de 10 à 14 ans. Pour les groupes d’au moins 20 personnes, le coût est de 9 euros chacun; enfin, les enfants entrent gratuitement. Le parcours pour visiter le château est de près de 2 kilomètres et comprend plus de 20 étapes, pour une durée d’environ une heure et demie.

Que voir à l’intérieur du château aragonais
Il y a beaucoup, plus de 20 attractions à voir lors d’une visite au château ischitan : le plus curieux, probablement, est le putridarium (ou écolier). Il s’agit du cimetière des Clarisses, un cimetière transitoire où les cadavres des moniales effectuaient leur processus de décomposition.
L’histoire nous raconte qu’en 1575, Béatrice Quadra (veuve d’Avalos) fonda le couvent des clarisses, où s’établirent 40 moniales provenant d’un autre couvent de la région. En même temps que le couvent, est né le cimetière transitoire.
A l’intérieur de ce cimetière particulier vous pourrez observer des sièges en pierre avec un trou au centre, creusés à l’intérieur de niches le long des murs : ici, les corps sans vie des sœurs étaient mis en position assise pour se reposer (et se décomposer) Le trou servait à évacuer les liquides. À la fin du processus de décomposition, les os étaient collectés et nettoyés pour être enterrés dans l’ossuaire.

Pendant la période de décomposition, les autres religieuses se rendaient dans le putridarium pour prier et méditer sur le peu d’importance de la vie terrestre et sur la signification de la mort. D’un point de vue purement symbolique, ce cimetière temporaire était une sorte de purgatoire, un lieu où les religieuses passées à une meilleure vie pourraient se purifier.
Le putridarium était une coutume très courante dans le sud de l’Italie à cette époque qui n’a été abolie qu’en 1900, pour des raisons évidentes d’hygiène et de santé. Cependant, le cimetière des Clarisses fut fermé en 1810, avec le couvent, à la suite du décret de Joachim Murat, roi de Naples à l’époque de Napoléon, qui avait pour but de supprimer les ordres religieux pour s’approprier leurs richesses.
Le putridarium est attaché au Château Aragonais donc, pendant la visite, vous pourrez le voir de vos propres yeux.
Pourquoi visiter le château aragonais?
Certainement, parce que c’est le symbole d’Ischia. À l’intérieur de ses murs, vous pourrez respirer l’atmosphère des histoires qui se sont alternées à l’intérieur et revivre les grands moments du passé. Une visite au château est une expérience culturelle unique, vraiment incontournable.
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