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Immaculée Conception

Instituée en 1854, l’Immaculée Conception est un dogme catholique déconcertant au point de constituer une source de conflit pendant des siècles avant qu’il ne soit finalement réglementé par le Pape Pie IX. Celui-ci dicta que la mère de Jésus ne pouvait être impure, qu’elle était le seul être humain né libéré du péché originel, et quelle avait donc conçu de manière “immaculée”. Le concept ne plaisait pas à bon nombre de laïques et de hiérarchies du vatican, si bien que pendant un temps il est également devenu un thème ouvert dans l’art religieux. La peinture de Piero di Cosimo à la Gallerie des Offices de Firenze, par exemple, montre clairement les deux factions qui s’affrontent au-dessus de l’image de la Madone.

Le 8 décembre, date officielle de la célébration ce ce dogme, a été un évenement mineur jusqu’en 1958, lorsque le Pape Jean XXIII a décidé d’honorer la journée en déposant personellement un panier de roses blanches devant une statue de la Vierge Marie sur la piazza Mignanelli à Roma, près de la piazza di Spagna. Son apparition publique insolite a été suivie d’une prière commune et d’une visite à la basilique de Santa Maria Maggiore, une tradition maintenue par ses disciples, qui constitue aujourd’hui encore un grand évènement, avec des dizaines de milliers de participants.

Pour la majorité des italiens, l’Immaculée Conception est une fête beaucoup plus laïque. En effet, il s’agit d’un jour férié qui marque le début des vacances de Noël: les magasins sont ouverts, ainsi d’innombrables personnes les prennent d’assaut à la recherche du cadeau parfait. Toutefois, cela ne signifie pas que cette festivité ne soit pas célébrée d’une certaine manière. La majorité des familles pratique encore une forme de rituel lié aux anciennes traditions italiennes. La Sicilia, en particulier, est depuis toujours le coeur de la fête de l’Immaculée Conception (depuis 1323 au moins). Dans les campagnes les feux de joie sont courants, lointain écho des feste dei fauni de l’époque pré-romaine; un autre rituel en commun est le jeun, bien qu’il ne soit que rarement suivi. En fait, le jeun semble s’appliquer uniquement à la viande, par conséquent les familles italiennes font de grands repas en famille riches en spécialités, sans viande, et malgré tout très copieux. Chaque région a ses plats traditionnels pour cette occasion, et sur cet aspect aussi la Sicilia triomphe avec son buccellato, un gâteau de pâte brisée contenant des figues sèches, des raisins secs, des amandes et des écorces d’orange.

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